Por el Chile, Por la gente*
Bravo ! Le monde est soufflé par cette victoire à laquelle personne n'aurait cru il y a quelques mois encore. Une femme, une socialiste à la tête du Chili... Michelle Bachelet remporte l'élection présidentielle du Chili avec 53,22 % des voix contre 46,77 % pour son adversaire, l'entrepreneur de droite, Sebastian Pinera.
Une femme est à la tête du Chili, un des pays les plus conservateurs du continent latino américain. Et ce n'est pas peu dire sur un continent qui conjugue le machisme au superlatif et au quotidien. Ceci expliquant cela probablement.
Pour relever la tête, les femmes n'ont là-bas que leur courage, leur énergie et leur entêtement. Cours du soir, double boulot, parfois trois..., le tout en élevant les enfants et en tenant le foyer sans broncher et sans aide. Elles ont tenu, déterminées, et ont avancé tête baissée et poignets serrés vers une promesse d'épanouissement.
* Pour le Chili, pour les gens
Michelle, la revanche
Michelle est de celle-là. Elle travaille, elle est pédiatre. "Soy una chilena ni más ni menos que millones de ustedes. Trabajo, llevo mi casa, y dejo a mi hija en el colegio" (je suis une chilienne, ni plus ni moins que des millions d'entre vous, je m'occupe de ma maison et j'emmène ma fille à l'école affirme-t-elle sur son site). Elle est aussi mère de trois enfants, divorcée et célibataire. La chose n'est pas sans signification dans un pays où le divorce n'est autorisé que depuis deux ans. On dit d'elle qu'elle accumulait tous les péchés : femme, non croyante, mère célibataire et socialiste...
Dernier point, elle est fille d'un martyr de la dictature et elle-même, comme sa mère, sont passées sous la torture.
